Ces informations, issues de journaux bangladais, offrent un aperçu d’évènements politiques, économiques et sociaux du Bangladesh.
-Politique et général : Mi-juin, le Pr Yunus s’est rendu à Londres dans le but de recouvrer des avoirs issus de l’argent volé sous le gouvernement de Sheikh Hasina. Mi-août, visite en Malaisie en vue d’accords de coopération et sur le statut des travailleurs bangladais qui représentent 37 % de la main-d’œuvre étrangère peu qualifiée.
En août, visite au Bangladesh du vice-premier ministre pakistanais, avec des perspectives de coopérations dans les domaines économiques et culturels.
La Commission d’enquête sur les disparitions forcées entre le 6 janvier 2009 et le 5 août 2024 a rendu son rapport au gouvernement. Elle a indiqué qu’une culture d’approbation tacite de tels actes s’est développée au sein des forces de l’ordre et des services de renseignement. Les disparitions n’étaient pas considérées comme des crimes, mais comme faisant partie d’une procédure opérationnelle standard, légitimée par des discours de sécurité nationale et d’ordre public. Elle a présenté les principaux organismes responsables de ces violations des droits de l’homme.
Des discussions sont en cours pour la création d’un bureau des droits de l’homme des Nations Unies au Bangladesh. L’agence des Nations Unies a publié un rapport sur les crimes contre l’humanité commis lors du soulèvement de juillet 2024, avec des preuves d’exécutions extrajudiciaires, d’arrestations arbitraires, de détentions et d’actes de torture. Environ 1 400 personnes pourraient être mortes et des milliers d’autres blessées.
Transparency international Bangladesh a publié un rapport sur l’année écoulée depuis août 2024 selon lequel les pratiques de clientélisme, d’extorsion et de dépôt de plaintes contre de l’argent menées par les partis politiques n’ont fait que s’intensifier. Des incidents de violence politique ont provoqué 121 morts et 5 189 blessés.
La Commission nationale de consensus a finalisé la « Charte nationale de juillet » après accord des partis politiques qui ont pris part aux discussions. Il s’agit d’un document décrivant 84 propositions de réformes dans divers domaines de la gouvernance de l’Etat. Mais des divergences persistent entre les partis sur la mise en œuvre des propositions relatives à la Constitution.
Les élections nationales se tiendront en février 2026, avant le ramadan.
Les élections de l’Union Centrale des Etudiants de l’Université de Dhaka, souvent appelée le » deuxième parlement du Bangladesh » ont eu lieu le 9 septembre. Neuf des douze postes de secrétaires, dont les plus importants, ont été remportés par des candidats soutenus par Islami Chhatra Shibir (affiliée à la Jamat-e-islami). Les trois autres vont à des indépendants. Ces résultats marquent un changement radical dans la politique du campus.
Le 21 juillet, accident d’un avion de chasse au-dessus de l’école et du collège Milestone près de Dhaka. 36 personnes, surtout des étudiants, ont perdu la vie et 48 ont été hospitalisées.
En 2024, le Haut-commissariat des Nations unies pour les Réfugiés, a enregistré 28 473 Bangladais. Selon l’Organisation Internationale pour les Migrations, les Bangladais représentent 21 % des migrants entrés en Europe en traversant la Méditerranée de janvier à avril 2025. En 2024, ils ont déposé le nombre record de 7 225 demandes d’asile au Royaume-Uni.
Les raisons qui poussent les gens à migrer sont surtout économiques. A celles-ci s’ajoutent les turbulences politiques, le changement climatique et le manque d’informations sur les voies de migration légale. Beaucoup sont victimes des réseaux sociaux liés à la traite d’êtres humains.
-Economie : Le marché du travail étranger du Bangladesh est en difficulté en raison de sa dépendance à l’égard de quelques pays. Il y avait 1,3 million de travailleurs à l’étranger en 2023 et 1 million en 2024. L’Arabie Saoudite qui est leur première destination a réduit les visas. Beaucoup d’entre eux qui avaient payé des frais de migration exorbitants sont contraints de rentrer en raison de pratiques de recrutement illégales. La plupart des femmes, employées comme domestiques, rentrent après avoir subi des abus, des tortures ou du harcèlement sexuel.
En Malaisie, les Bangladais représentent 37 % de la main-d’œuvre étrangère peu qualifiée.
En 2024, le Bangladesh est le deuxième exportateur mondial de vêtements, après la Chine et devant le Vietnam. Les États-Unis ont fixé leur taux de droits de douane sur les marchandises en provenance du Bangladesh à 20 %.
Le taux de pauvreté qui a augmenté dans le pays est de près de 28% ; celui d’extrême pauvreté serait de 9,35%. Au cours des trois dernières années, les revenus des ménages urbains ont diminué, tandis que ceux des ménages ruraux ont légèrement augmenté. Près de 55% des dépenses sont consacrées à l’alimentation.
-Santé : Forte augmentation des cas de dengue dans le sud, en raison des pluies fréquentes suivies de vagues de chaleur et du manque de mesures contre les sites de reproduction (zones inondées et zones de déchets). 50 millions d’enfants de 9 mois à 15 ans vont être vaccinés à partir du 1er septembre contre la typhoïde.
-Femmes : Selon un rapport intitulé « Enquête sur la violence à l’égard des femmes 2024 » environ 70 % des femmes ont subi des violences – physiques, sexuelles, émotionnelles, économiques ou de contrôle – de la part de leur partenaire au moins une fois dans leur vie. Le taux de victimes le plus élevé est dans le sud où les revenus de l’agriculture et de l’élevage se réduisent en cas de catastrophes naturelles.
-Education : Crise dans le secteur de l’éducation primaire : Sur plus de 65 000 postes de directeur d’école approuvés, plus de 34 000 restent vacants, ainsi que 24 500 postes d’assistants d’enseignement.
-Environnement : Dans le nord, de nombreux villages ont été inondés mi-juin après l’effondrement des digues de protection, à cause de fortes pluies et des eaux en amont en provenance de l’Inde. L’érosion augmente le long de la Jamuna et s’aggrave en raison des extractions de sable. Au cours des dernières semaines, les habitants ont relaté des disparitions de parcelles de terre et de bâtiments.
19 juillet : la Chine commence la construction du barrage de Motuo au Tibet qui sera le plus grand au monde (60 gigawatts). Ce barrage inquiète l’Inde et le Bangladesh car il est synonyme d’une prise de contrôle de la Chine sur une immense source d’eau, le Brahmapoutre.
Dans le golfe du Bengale, la pêche au hilsa (« poisson national » au Bangladesh) est en baisse en raison de plusieurs facteurs : augmentation de la température, diminution du débit des rivières en amont pendant la saison sèche, bancs de sable et pollution, surpêche non réglementée, augmentation des gros chalutiers en eaux profondes. Une étude a révélé la présence de microplastique et de métaux lourds dans ces poissons. Les petits pêcheurs au large de Cox’s Bazar peinent à nourrir leurs familles.
Des problèmes de destruction de la mangrove et d’accaparement des terres pour l’élevage de crevettes et la saliculture existent dans le district de Cox’s Bazar. Les mangroves sont un bouclier contre les cyclones et les raz-de-marée et leur disparition risque de provoquer des catastrophes.
-Rohingyas : Actuellement, il y a 1,4 millions de Rohingyas recensés au Bangladesh, dont 75% sont des femmes et des enfants. Leur situation se dégrade : fermetures d’écoles dues à la baisse de l’aide humanitaire, trafics d’êtres humains, meurtres, viols, trafics de drogues et d’armes sont en augmentation. Selon l’ONU, 150 000 Rohingyas ont fui le Myanmar pour le Bangladesh depuis 18 mois. Il s’agit du plus grand afflux depuis l’exode de 2017. A partir du 30 novembre, le Programme Alimentaire Mondial manquera de fonds pour maintenir l’allocation de 12 dollars par personne et par mois qui est déjà insuffisante. Il y a risque de famine dans les camps.
Trois rencontres internationales ont été programmées pour essayer de résoudre le problème des Rohingyas : au cours de trois journées en août à Cox’s Bazar, les représentants des Rohingyas ont partagé leur expérience et exprimé leur désir de rentrer chez eux. Mais, en raison du contrôle de l’État de Rakhine par l’armée d’Arakan, qui répète les mêmes atrocités commises par l’armée en 2017, cela semble impossible dans un avenir proche. Pour donner suite à ces journées, des recommandations seront présentées le 30 septembre à une conférence des Nations Unies. La troisième rencontre est prévue au Qatar le 6 décembre.
Sources : Daily Prothom Alo
Daily Star
A l’occasion de ses 80 ans, le Secours Populaire a organisé le 20 août 2025 une très grande fête pour près de 40 000 enfants « oubliés des vacances « venus de toute la France et près de 4000 enfants venus de l’étranger.
Une délégation de quatre enfants et deux accompagnatrices venait de GK Savar. Arrivés en France dès le 8 août, ils avaient séjourné au village Copains du monde de Gravelines. Les deux adultes qui les accompagnaient travaillent pour GK, l’une étant médecin à l’hôpital de Dhaka et l’autre paramédic à l’hôpital de Savar.
Depuis de nombreuses années, le Secours Populaire et le Comité de soutien à GK sont partenaires dans le financement de programmes de GK, comme l’école de conduite des femmes. En 2020, le Secours Populaire a financé de l’aide alimentaire pour 1500 familles soutenues par GK au moment du passage du cyclone Amphan. Il a contribué aussi, avec le Comité de soutien à GK, aux programmes d’aide d’urgence dans les Sundarbans : réhabilitation des puits, reconstruction des maisons détruites, aide à la remise en culture des champs dévastés. Enfin, il n’a pas oublié non plus les services de santé développés par GK auprès des Rohingyas.
Il est sûr que ces enfants bangladais se souviendront de l’accueil qui leur a été réservé en France.
La lettre semestrielle du Comité relate principalement le voyage effectué au Bangladesh, en février dernier, par quatre membres du bureau du Comité.
A Savar, ils ont participé à de longs échanges avec les membres du Conseil d’Administration et les directeurs de GK. Deux ans après la disparition de son fondateur, le Docteur Zafrullah Chowdhury, GK se réorganise grâce au soutien fidèle de son personnel et poursuit son travail dans l’esprit initial de l’ONG, c’est-à-dire auprès des plus démunis et des femmes, avec le souci de leur autonomie.
Le séjour s’est poursuivi vers le nord du pays dans les « chars », ces îles éphémères à la merci des crues annuelles des grands fleuves. Les voyageurs ont visité trois îles : Kolakata, Austoashir et Jhanjhair, toutes trois très dures d’accès. Les services de santé, assurés par des paramédics vivant sur place, sont difficiles à maintenir sans structures de santé plus importantes.
Nous avons eu la joie d’accueillir un nouveau membre dans notre bureau, le docteur Vincent Ioos, qui avait travaillé avec GK pendant un an et qui a participé au voyage. Il livre son témoignage sur l’évolution du pays, les transformations dans le domaine des soins de santé et les défis que GK doit relever pour s’adapter aux changements de la société bangladaise.
D’autres informations suivent sur la vie du Comité.
Au cours de l’Assemblée Générale du 17 mai, les comptes de l’année 2024 ont été approuvés.
De retour de leur mission au Bangladesh, les quatre membres du bureau ont partagé leurs impressions de voyage : le pays se développe et la société bangladaise fait face à des évolutions tant climatiques que politiques et économiques.
Ils ont dialogué longuement avec les dirigeants de GK qui se réorganisent depuis la mort de Zafrullah Chowdhury, fondateur de l’ONG. La disparition de cet homme si charismatique et fédérateur rend la transition complexe. Mais les valeurs d’origine basées sur les soins de santé primaire pour les plus pauvres et l’émancipation des femmes sont toujours au cœur de leurs actions.
Un déplacement de plusieurs jours dans les « Chars » du nord a permis de constater à quel point le changement climatique met de plus en plus en péril la survie des populations très pauvres de ces zones rurales isolées. Pourtant les terres y sont très riches et sont susceptibles de produire plusieurs récoltes par an à condition que les inondations récurrentes ne viennent pas les détruire ou ne se prolongent trop longtemps.
Ces régions très pauvres, éloignées de la capitale et manquant d’infrastructures sont difficiles d’accès pour les équipes médicales qui ne peuvent assurer leur mission sans aide extérieure, c’est pourquoi il est primordial de ne pas les abandonner. Un nouveau programme de soutien nous sera bientôt soumis.
Les programmes en cours concernant l’accès à l’eau potable dans la région des Sundarbans, au sud du pays, se poursuivent. Un laboratoire d’analyses pouvant réaliser des tests bactériologiques pour surveiller la qualité de l’eau des filtres à sable (PSF) sera bientôt mis en place. Nous recherchons de nouveaux financements afin de permettre l’accès à l’eau potable à de nouveaux villages grâce à la réhabilitation de PSF hors d’usage.
Comme celles des années précédentes, cette mission, financée entièrement par les participants, a été l’occasion de mesurer les besoins les plus urgents pour les habitants de ces régions qui subissent le changement climatique de plein fouet.
Le vendredi 14 juin 2024 à 19h30 aura lieu une projection-débat du film « Zafrullah, médecin du peuple » au centre Paris Anim’ Louis Lumière.
Amirul Arham, le réalisateur de « Zafrullah, médecin du peuple » est un cinéaste d’origine bangladaise qui produit des films documents sur le Bangladesh. Il a étudié sous la direction de Jean Rouch, le pionnier du « cinéma vérité ». Il sera présent, animera le débat et répondra aux questions des spectateurs.
Le Dr Zafrullah Chowdhury, décédé en avril 2023 a été fondateur de l’ONG GK Savar au Bangladesh et a consacré toute sa vie aux soins des plus pauvres, à la défense et à l’émancipation des femmes.
Le film, ponctué de dialogues avec le Dr Zafrullah, retrace son histoire et son combat hors normes.
Centre Louis Lumière 46, rue Louis Lumière 75020 Paris
Merci de partager cette information autour de vous.
Vous pouvez confirmer votre venue auprès de : amirul.arham@gmail.com
La direction et l’ensemble des professeurs d’EPS du Lycée St Martin de Rennes organisent une course solidaire au profit de GK Savar le mardi 11 juin 2024 dans l’après-midi.
La course longue de 500 m à 1 km réunira les élèves d’une dizaine de classes de Seconde avec différentes animations. La promotion de l’évènement est assurée par la classe IRIS auprès des autres classes. C’est elle aussi qui se charge de la présentation de GK et du projet au bénéfice duquel les lycéens vont courir : la réhabilitation des unités de production d’eau potable appelées PSF (Pond Sand Filter) qui filtrent l’eau des mares pérennes au travers de briques concassées et de sable.
Ces systèmes de filtration sont indispensables dans la région des Sundarbans qui borde le golfe du Bengale en raison de problèmes d’eau saumâtre ou de présence d’arsenic dans l’eau des puits. En outre, les risques de maladies infectieuses dues à l’eau sont importants.
La fête des 50 ans de notre soutien à GK, de la création de GK et de l’indépendance du Bangladesh a eu lieu le 18 juin 2023. Elle était organisée en partenariat avec Emmaüs International et le Secours Populaire Français qui aident GK depuis de nombreuses années.
Nous remercions les amis de GK et la communauté bangladaise de Paris et ses environs d’avoir participé à cette rencontre très conviviale.
Après les hommages au Dr Zafrullah Chowdhury, fondateur de GK et décédé en 2023, nous avons découvert le nouveau film de Amirul Arham « Zafrullah médecin du peuple ».
Grace à une communication par visio, les équipes de GK ont apporté un éclairage sur leur travail et leur engagement auprès des communautés les plus pauvres du Bangladesh dans les domaines de la santé, la formation, le développement rural.
Une projection en continu de photos et petites video prises lors du voyage au Bangladesh en janvier dernier a éveillé l’assemblée aux problèmes importants du pays, notamment celui du changement climatique.