GK possède une longue expérience en matière d’aide aux populations en cas de catastrophes climatiques ou industrielles. En toutes circonstances, ses équipes sont très rapidement mobilisables et opérationnelles.
Camp de réfugiés à Teknaf
Août 2017, crise humanitaire majeure : 745 000 Rohingyas habitants de l’Arakan, état du nord-ouest du Myanmar, fuient les violences de l’armée birmane et se réfugient au sud-est du Bangladesh, entre Teknaf et Cox’s Bazar. Ils viennent se joindre aux 200 000 membres de cette communauté musulmane déjà présente dans la région depuis les persécutions précédentes. Fin 2022, la situation de ces exilés apatrides est toujours dans l’impasse car le Bangladesh et la communauté internationale n’ont pas réussi à négocier leur rapatriement vers leur pays.
Au Myanmar, où près de 90% de la population est bouddhiste, les musulmans de l’Arakan constituent une communauté marginalisée. Cette situation trouve son origine au temps de la colonisation britannique qui avait favorisé un système de différenciation basé sur la langue et la religion. A la fin du 19ième siècle, encouragés par les anglais, des indiens musulmans originaires du Bengale se sont installés en Arakan pour développer la culture et le commerce du riz. Ils se sont joints aux musulmans qui y vivaient déjà dès le 17ième siècle. Mais depuis l’indépendance, le gouvernement du pays leur refuse la citoyenneté birmane. Ils sont donc apatrides.
Cox’s Bazar est le plus grand site de réfugiés et le plus surpeuplé au monde. Il est constitué de plusieurs camps dont le plus important est Kutupalong. Les conditions de vie dans des baraquements de toiles, bambous et tôles sont très précaires : problèmes de nourriture, d’hygiène, de santé. Ces difficultés de base ont été aggravées par le covid 19, des trafics de drogues, des incendies, les moussons saisonnières provoquant inondations et glissements de terrain. Les femmes et les enfants privés d’éducation scolaire sont les populations les plus vulnérables. Il faut compter aussi sur l’énorme pression que ce million de réfugiés fait peser sur la population locale bangladaise moins nombreuse.
Les médecins et paramédics de GK, entrainés à gérer les situations d’urgence, se sont mobilisés dès l’arrivée des Rohingyas, avant même les ONG internationales et le gouvernement, pour apporter nourriture et soins de santé.
Pour désengorger les camps surpeuplés, le gouvernement du Bangladesh a construit des habitations en dur dans l’île de Bhasan Char située dans le golfe du Bengale, à quatre heures de bateau du continent. Il prévoit d’y transférer jusqu’à 100 000 réfugiés. En mai 2022, ils sont au nombre de 28 000. Les conditions matérielles de ces personnes sont meilleures que dans les camps de Cox’s Bazar mais cette relocalisation est aussi controversée car les habitants de l’île n’ont pas de liberté de mouvement, les enfants n’ont pas d’éducation scolaire, les adultes ont quelques petits lopins de terre mais ils ne peuvent pas travailler. Le personnel de GK y assure des soins de santé mais les infrastructures publiques sont insuffisantes.
En janvier 2018, nous avions pu visiter les différents emplacements de centres de soins que GK animait avec ses partenaires : Malteser International (Ordre de Malte), Médecins du Monde et surtout UNHCR (Haut-Commissariat aux Réfugiés pour les Nations Unies). Pour la première fois GK était ainsi associé sur le terrain avec des personnels non bangladais. Les centres sous tente ou structures légères en bambous accueillaient de nombreux patients pour traitement médical et des animatrices dispensaient des conseils d’hygiène à l’aide de panneaux de pictogrammes très explicites.
En janvier 2019, GK travaille toujours en parfaite collaboration avec Malteser et reste un partenaire privilégié de l’UNHCR. Elle s’occupe de près du quart de la population de ce méga camp de près d’un million de personnes.
Les centres de santé sont très bien équipés en termes de personnel et de matériels d’examen et de soins. L’organisation interne est impeccable avec salles de soins très variées : consultations générales, PMI avec planning familial et psychologue, salle d’éducation pour les jeunes mamans au sevrage des petits par exemple avec travaux pratiques.
Nous avons rencontré des soignants souriants tout à fait motivés et certains ont même pu nous dire leur fierté d’accomplir ce travail très intéressant auprès des réfugiés, leur chance même de se sentir utiles.
Une petite dizaine d’anciens paramédics de GK, maintenant promus à des postes de responsabilité, nous ont dit très clairement tout ce que ces partenariats leur ont apporté : ils disent avoir appris à travailler ensemble et amélioré leur professionnalisme et nous ont témoigné leur engagement et leur intérêt pour ce travail.
Inondations dans les Chars 2017
En raison du climat et de sa situation géographique dans le golfe du Bengale, le Bangladesh doit régulièrement faire face à des inondations dévastatrices.
Des inondations débutent au mois de mai dans le district de Sylhet à l’extrême nord-est du pays. Elles sont dues à une rupture de digue à la frontière indienne, en raison d’intenses pluies. Elles touchent 70% du district et 60% de celui de Sunamganj. Le bilan est d’au moins 12 personnes tuées.
Pour mémoire, la position géographique du Bangladesh est telle qu’il reçoit, sur une importante partie de son territoire, les eaux des grands fleuves descendant de l’Himalaya et traversant le nord de l’Inde : Gange, Brahmapoutre et Meghna. Tous les trois se jettent au sud dans le golfe du Bengale.
Mi-juin, la situation s’aggrave en raison de pluies incessantes couplées avec l’afflux des eaux provenant de l’Inde. A cette date, 90% du district de Sunamganj et 80% de celui de Sylhet sont sous l’eau. Les deux villes sont inondées et toute la région subit coupures d’électricité, de connexions internet et des communications routières, ferroviaires, aériennes.
L’armée et la marine mènent des opérations de secours, mais certaines régions restent isolées. Dans le district de Kurigram, au nord, les régions basses et les « chars », îles habitées sur les fleuves, sont sous l’eau. 600 hectares et 150 élevages de poissons sont emportés par l’érosion due à l’eau.
Au total, les autorités comptent 2 millions de personnes bloquées, 200 000 déplacées et 41 décédées. Les habitants sinistrés cherchent refuge dans les écoles, les hôpitaux, les abris aménagés, les routes en surplomb.
« Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat de l’ONU, environ 17% des 160 millions d’habitants du Bangladesh vont devoir déménager au cours de la prochaine décennie si le réchauffement persiste au rythme actuel » (source : RFI Asie/pacifique).
Dans les districts où il est implanté et avec ses équipes locales, GK a tout de suite porté secours aux habitants sinistrés. L’ONG a ensuite fourni les soins médicaux d’urgence et de l’aide alimentaire indispensable. Grâce à vos dons, le CFS a pu envoyer à GK une aide financière d’urgence.
Le 20 mai, le cyclone Amphan atteint le Golfe du Bengale en pleine pandémie de Covid 19.
En raison de la montée du niveau de l’eau, entraînant effondrements de digues, inondations de villages, salinisation de terrains agricoles et de points d’eau, destruction d’élevages de poissons, le Bangladesh évacue 2 millions de personnes vivant le long de la côte.
Les récoltes sont détruites sur 176 000 hectares de terres. 110 kms de routes et 200 ponts sont endommagés. Plus d’un million de personnes sont affectées dans neuf districts et 22 personnes décèdent.
Dans les districts de Barguna, Perojpur, Bagerhat, GK met en œuvre depuis 12 ans différents projets agricoles et sanitaires avec l’aide du Comité Français.
Suite au cyclone, s’ajoutant à la pandémie, GK a développé un programme d’aide aux habitants les plus affectés dans les secteurs où ses équipes sont présentes : distribution de graines, d’alevins de tilapias, extraction de l’eau salée des mares, réserves d’eau douce, réparation de filtres à sable, fourniture de matériel pour la réparation de maisons et latrines.
Le CFS a soutenu ce programme.
à partir de mi-juillet, les pluies de mousson provoquent de fortes inondations dans 28 districts du nord, nord-est et sud-est du pays.
6,1 millions de personnes sont touchées.
La rivière Jamuna inonde au moins 40 villages du district de Gaibanda au nord et entraîne le déplacement de plus de 200 000 personnes. 532 000 hectares de récoltes sont détruits.
Le Comité Français envoie 10 000 euros à GK pour secourir les agriculteurs.
Ecroulement du Rana Piaza
Un immeuble de huit étages qui abritait un « shopping center » et cinq ateliers de textile s’est effondré mercredi 24 avril 2013 à Savar. 3000 à 4000 personnes étaient employées dans ces cinq ateliers, dont une forte proportion de femmes.
GK, dont le centre est situé à environ 10 kms du lieu de la catastrophe, a envoyé une équipe de médecins, paramédics, étudiants en médecine qui ont apporté des soins sur place, grâce à la logistique dont ils disposent. Les médecins de GK ont dû aussi pénétrer à l’intérieur des décombres et pratiquer des amputations. Voici la lettre du 27 avril 2013 du Docteur Kadir, Directeur général de GK : « The building is just beside the Dhaka highway at Savar main city. You know Savar city is almost 10 KM away from GK. Two multistored building collapsed belongs to same owner. One as market and other commercial office and another is garments factory. It has been noticed that almost 3000-4000 worker working there during the disaster. So far 2432 worker rescued from the building, 340 death and seems that many worker still inside and many of them still alive.. Soon after listening the news GK send emergency team with medicine and other logistics and till now GK full is working there round the clock. Almost 45 staffs working there (doctors, paramedic, medical students and other support staffs). Me and Shishir also working there. It is the 2nd biggest man made disater/killing after our liberation war. As GK hospital is little far from the spot so most of the rescued admitted in the hospital at Savar city and military hospital at Savar. Only 20-25 injured people admitted at GK. But GK is seriously working in the spot. At first day GK team treated many injury in the spot. After that most of the rescued worker directly shifted to the hospital by ambulance. So not possible to treat the injured cases in the spot. But GK whole team is supporting volunteer who are working for rescue. Army, BDR, RAB, NAVY, police and many other volunteer. GK providing them with water, saline water, dry food, juice, injury and other medical support, spray, oxygen, treatment of heat stroke. GK doctors are also going inside the building to rescue the victims. They also did some amputation (cutting hand or leg) to rescue them. Army and fire service department engage all the rescue apparatus. Many many other volunteers also working day night. Alt least 100 ambulance functioning at the place. GK also engage 2 ambulance. This is in short what is the situation and what GK is doing.»
A la date du 13 Mai 2013, on dénombrait 1126 morts. En 2014, le Comité a financé une partie des « soins de suite » de victimes du Rana Plaza.