C’est en 1972, un an après la fin de la guerre de libération, que le bengali fut adopté comme langue nationale ( à la place de l’ourdou en vigueur depuis le rattachement au Pakistan). Le bengali est à l’origine une langue vernaculaire que l’on pratiquait déjà au 15° siècle, à l’époque de la domination moghole, après la perte de l’indépendance du Bangala – ancien nom du Bangladesh- (le persan y était la langue de cour, et on pratiquait aussi l’arabe et le turc). C’est aussi la période de montée du chiisme, tandis que les Turcs étaient des sunnites.
Bengalis, Bangladeshis, Bangladais
La population du Bangladesh est majoritairement constituée de Bengalis ( 98,8 %), caractérisés par leur unité linguistique et culturelle, mais hétérogènes quant à la religion : on compte 89,7 % de musulmans (en grande majorité sunnites) ; 9,2 % d’hindouistes ; 0,3 % de chrétiens ; 0,7 % de bouddhistes. La proportion des hindous est en réalité difficile à estimer car les hors-castes sont comptés comme » adivasi « ( minorité tribale). Du temps de l’Inde britannique la province du Bengale comprenait l’actuel Bangladesh, l’état indien du Bengale, le Bihar, l’Orissa et allait jusqu’à Agra. En 1906 fut créée à Dakha la Ligue musulmane qui se constitua en mouvement nationaliste jusqu’en 1947, date à laquelle les musulmans bengalis décidèrent de se rallier au Pakistan. C’est en 1972, un an après la fin de la guerre de libération, que le bengali fut adopté comme langue nationale ( à la place de l’ourdou en vigueur depuis le rattachement au Pakistan). Le bengali est à l’origine une langue vernaculaire que l’on pratiquait déjà au 15° siècle, à l’époque de la domination moghole, après la perte de l’indépendance du Bangala – ancien nom du Bangladesh- (le persan y était la langue de cour, et on pratiquait aussi l’arabe et le turc). C’est aussi la période de montée du chiisme, tandis que les Turcs étaient des sunnites. Cette question de l’emploi du bengali, à la place de l’ourdou, comme langue nationale est à l’origine du conflit qui devait aboutir à l’indépendance, comme symbole des revendications nationalistes fortes de ce qui était encore le Pakistan oriental. La constitution de 1972 proclame un Etat séculier, rejetant toute forme de communautarisme ou de reconnaissance religieuse. Mais à partir de 1975 les groupes ethniques ont été marginalisés. Il est curieux que le Bengale qui fut divisé en 1905 et en 1947 sur la base du nationalisme musulman, donne naissance seulement en 1971 à l’Etat du Bangladesh sur la base du nationalisme bengali. Les racines vernaculaires du nationalisme bengali ont été semées au 15° siècle mais n’ont connu leur plein épanouissement qu’au siècle dernier lorsque, désenchanté du nationalisme musulman, il s’est tourné vers le nationalisme linguistique qui trouve son identité très fortement incarnée dans la langue… Le combat pour la langue a été la première étape sur la voie de la libération. Donc : – Bengali : se dit de la langue, désignée aussi par » bangla » localement. – Bangladais : terme le plus utilisé actuellement pour désigner les habitants. – Bangladeshis : ne s’utilise plus guère pour désigner les habitants, sauf par les Anglo-Saxons. – Bengalis : comme substantif, s’emploie rarement mais désigne les habitants du Bengale, cette ancienne province qui était constituée de l’actuel Bangladesh et de l’Etat indien du Bengale dont la capitale est Calcutta.
Les Chars, îles éphémères
Les ” Chars ” sont des îles éphémères réparties dans les lits du Brahmapoutre (qui prend le nom de Jamuna au Bangladesh), du Gange (Padma au Bangladesh) et de la Meghna. Elles se situent dans cinq districts du nord du pays : Gaibandha, Kurigram, Lalmonirhat, Dinajpur et Nilphamari. Elles surgissent et disparaissent au gré des inondations annuelles des grands fleuves qui irriguent toutes les terres bangladaises à travers leurs multiples bras. Inondation, érosion, vulnérabilité sont les caractéristiques des chars. Le phénomène naturel dominant est lié à l’érosion fluviale. En saison humide, les chars sont submergés par l’eau mais, en saison sèche, ils deviennent déserts du fait de la rareté de l’eau. Chaque crue annuelle déplace une partie de ces îles et les rives des bras du fleuve. 99% de la surface du lit fluvial actuel a connu au moins une période ” char ” entre 1973 et 2000. Les trois-quarts des chars ” vivent ” moins de 10 ans et un sur 10 vit au moins 18 ans (surtout dans le haut Meghna). Ces îles sont dépourvues de toute infrastructure publique et quasiment de tout service. Leurs habitants sont le plus souvent des “sans-terres” et sont parmi les populations les plus vulnérables du Bangladesh.
Le district de Kurigram est le plus pauvre du pays avec 63% de la population en dessous du seuil de pauvreté. Le taux des mariages précoces y est le plus élevé. En raison de la pauvreté et de l’insécurité, les familles considèrent les filles comme une charge et les parents veulent les marier le plus tôt possible. De nombreux enfants entre 12 et 16 ans sont mariés et donnent naissance à leur premier enfant la seconde année de leur mariage. La violence est aussi courante. Dans 3 maisons sur 5, une femme est victime de violences domestiques, abus sexuels, violences physiques, agressions de la belle-famille. Les hommes émigrent dans les villes pour chercher du travail (souvent comme conducteurs de rickshaws) et laissent femme, enfants et personnes âgées sur les chars.
La population de ce district qui est constitué de 9 « upazilas » (divisions administratives) est de 2 430 000 habitants. Six de ces upazilas comptent 150 îles avec 2/3 des habitants.
Dans le district de Gaibandha, il y a 50 ans, la Jamuna avait 4,8 kms de large et 73 pieds (22m) de profondeur. Actuellement, elle atteint 24 kms de large, 13 pieds (4m) de profondeur et a créé une douzaine de chars chaque année.
Tous ces chiffres varient en permanence, comme on peut l’imaginer.
Les CHT : Chittagong Hill Tracts
Les Chittagong Hill Tracts sont une région de collines escarpées et de montagnes, située à l’est et au sud-est du Bangladesh. Elle est composée de quatre vallées parallèles d’orientation nord-ouest/ sud-est, enclavées entre le golfe du Bengale et l’Inde, et pour une petite partie au sud par le Myanmar (ancienne Birmanie). Les populations qui y vivent appartiennent à des minorités ethniques d’origine sud-asiatique venues au 17è ou 18è siècle du Myanmar. Ces » tribus » sont hindouistes, bouddhistes ou animistes et sont apparentées aux Birmans. Leurs costumes et leurs coutumes les distinguent des Bengalis.
Cette région est très convoitée par les autorités et les populations des « basses terres » du Bangladesh pour y installer des colonies et de grandes exploitations
Les groupes tribaux des Chittagong Hill Tracts vivent de la forêt, de cultures communes sur brûlis ou » jhum » (d’où leur nom collectif de » Jumma « ), de chasse, de pêche et de riziculture dans les fonds de vallées. La terre appartient au gouvernement mais le « Raja » (chef) d’un village peut attribuer des terres pour le défrichement. Cette région est très convoitée par les autorités et les populations des « basses terres » du Bangladesh pour y installer des colonies et de grandes exploitations (mangues, ananas, oranges, etc.. au sommet des collines), ce qui a provoqué des révoltes de la part des Jumma et déclenché une répression sanglante. L’accord de paix de 1997 n’a pas apaisé les tensions.
Les Sundarbans
Le delta des Sundarbans ou Sunderbans (sundri : plante présente dans la mangrove et bans : forêt) est la plus grande forêt de mangrove du monde. La région s’étend à travers le Bangladesh et l’Inde. Elle couvre le delta du Gange, du Brahmapoutre et du Meghna, dans la baie du Bengale. Elle a été classée en 1987 patrimoine mondial de l’UNESCO (elle est même comptabilisée deux fois, une par pays). L’ensemble du site est entrecoupé d’un réseau complexe de voies d’eau sous l’influence des marées, de vasières et d’îlots de forêts de mangroves halophiles (vivant dans les eaux ou sur les sols salés), offrant un excellent exemple de processus géologique en cours. Le site est également connu pour la richesse de sa faune qui comprend 260 espèces d’oiseaux, le tigre du Bengale et d’autres espèces menacées comme le crocodile marin et le python indien. La superficie de la région des Sundarbans du Bangladesh est d’environ 6000 km2 et sa population estimée entre 2 et 3 millions d’habitants.
Le delta des Sundarbans a été classée en 1987 patrimoine mondial de l’UNESCO
Dans le golfe du Bengale, le niveau de la mer augmente chaque année d’un peu plus de 3 millimètres (3,14), contre une moyenne de 2 millimètres dans les autres océans. Cette différence est liée à la fonte des glaciers de l’Himalaya. Depuis 1975, malgré la construction de digues, quatre îles des Sundarbans ont disparu sous les eaux provoquant le déplacement de 6 000 habitants, deux autres sont menacées. On prévoit que 30 000 familles devront migrer d’ici à 2020, quand 15 % des terres auront disparu.
Rickshaws
touche habituellement en premier les sept régions du nord : Kurigram, Nilphamari, Lalmonirhat, Gaibandha, Rangpur, Panchagarh et Thakurgaon, qui sur les 64 divisions administratives du Bangladesh, comptent parmi les plus pauvres. Pendant la monga – qui commence généralement à la fin du mois de septembre – il n’y a rien à récolter et très peu de travail à faire, c’est pourquoi de nombreux fermiers se ruent vers les villes pour devenir tireurs de pousse-pousse (rickshaws) ou travailleurs occasionnels, le temps d’une saison, et pouvoir ainsi rembourser leurs prêts et gagner l’argent qu’ils ont tant besoin de rapporter au foyer. Nombre d’entre eux reviennent toutefois chez eux plus pauvres qu’avant ; d’autres encore ne reviennent pas, fuyant la faim qui les attend chez eux. Chaque année, des dizaines de milliers de personnes, originaires de centaines de villages situés le long des rives de la Tista, du Dudhkumar, de la Dhorla et du Brahmapoutre, dans la région nord du Bangladesh, se trouvent confrontées à la monga.
Diverses catastrophes naturelles (inondations, érosion des rives des cours d’eau, sécheresse…) ajoutent à la gravité de cet événement annuel, pour rendre de nombreux habitants vulnérables à la faim et aux maladies, tout en alimentant le niveau de pauvreté. De nombreux fermiers consacrent en effet l’ensemble de leurs ressources financières à l’achat d’outils, de semences et d’engrais pour la récolte du riz ; lorsqu’ils perdent tout en raison des inondations, ces fermiers deviennent indigents du jour au lendemain. Dans le cas de la culture du riz, les pertes de récolte dues aux crues survenues en juillet-août aggravent l’insécurité alimentaire en septembre-octobre, jusqu’à ce que le riz aman puisse être récolté, en novembre-décembre.
Les retombées immédiates de la monga se font sentir sur l’emploi, puis sur les revenus des ménages, puis sur la sécurité alimentaire, et enfin, sur le statut nutritionnel. Les femmes et les foyers dirigés par des femmes en souffrent particulièrement, en partie parce qu’ils sont déjà plus susceptibles de souffrir de malnutrition, mais aussi pour des questions de discrimination. Lorsqu’il y a une offre importante de travail occasionnel, les employeurs ont tendance à embaucher des hommes plutôt que des femmes. La monga a également de lourdes conséquences pour les minorités indigènes locales : le matériel de secours et autres aides sont d’abord distribués aux populations dominantes .
ces îles fluviales où quelque 600.000 personnes vivent, parmi les plus pauvres du pays.
La monga se manifeste avec une virulence particulière dans les Chars, ces îles fluviales où quelque 600.000 personnes vivent, parmi les plus pauvres du pays. Ces îles, submergées en juillet par les eaux de pluie qui dévalent l’Himalaya en direction du sud, ne réapparaissent qu’en novembre. La plupart des déplacés vivent le long des rives des cours d’eau, le temps que les pluies cessent de tomber et que le niveau des eaux commence à diminuer. Selon les organismes d’aide humanitaire, les habitants des chars et les ouvriers agricoles sans terre, déplacés le long des berges des cours d’eau sont plus vulnérables qu’une majorité de la population à la pauvreté chronique. Les crues les obligent à se déplacer en juillet-août avant le début de la monga, qui dure de septembre au début du mois de novembre. Pour eux, les sources de revenus alternatives sont encore plus rares que sur le continent. Il n’y a pas de briqueterie, seulement une poignée de structures de traitement du riz paddy, très peu de travaux immobiliers et routiers, pas de pousse-pousse, et guère de possibilités d’entreprendre des activités commerciales.
Le riz
le riz aman, qui profite des pluies et de la submersion durant les crues, est semé en juin-juillet et récolté en novembre-décembre (environ 35 % de la récolte totale); le riz aus, semé en mars et récolté en juillet-août, croît sur les buttes, les berges et les terres hautes : il ne bénéficie que des précipitations (environ 10 % de la récolte totale) ; le riz boro, de saison sèche et irrigué, est semé en novembre et récolté en mai (environ 55 % de la récolte totale).
12 à 18 quintaux/ha pour le riz aus, 15 à 20 quintaux/ha pour le riz aman, 25 quintaux/ha ou davantage pour le riz boro (qui demande le plus d’intrants). Les variétés « modernes » – développées notamment par le BBRI (Bangladesh Rice Research Institute) – se substituent aux variétés locales et représentent maintenant plus de 90 % de la récolte (pratiquement 100 % pour le riz boro).
La saison de la récolte
L’année 1418 du calendrier bangladais correspond à l’année 2012 de notre calendrier chrétien. Les mois : selon le calendrier bangladais, ne sont pas découpés comme dans notre calendrier grégorien. Ils sont calculés sur la base des mouvements de la lune et en lien avec les étoiles. Le calendrier bangladais commence en : BAISHAK qui correspond à mi-avril / mi-mai JAISTHAYA correspond à mi-mai / mi-juin ASHAAR correspond à mi-juin / mi-juillet STRABON correspond à mi-juillet / mi-août BHADRO correspond à mi-août / mi-septembre ASHWIN correspond à mi-septembre / mi-octobre KARTWIK correspond à mi-octobre / mi-novembre AGRAHAYON correspond à mi-novembre / mi-décembre POUSH correspond à mi-décembre / mi-janvier MAGH correspond à mi-janvier / mi-février FHALGUN correspond à mi-février / mi-mars CHAITRA correspond à mi-mars / mi-avril L’année bangladaise se termine donc fin Chaitra. Les jours de la semaine sont désignés par des termes se rapportant aux astres : Lundi est Shombar (d’après Shombar , la déesse Lune) Mardi est Monggolbar ( d’après Monggol, la planète Mars) Mercredi est Budhbar (d’après Budh, la planète Mercure) Jeudi est Brihoshpotibar (d’après Brihoshpoti, la planète Jupiter) Vendredi est Shukrobar (d’après Shukro, la planète Vénus) Samedi est Shonibar (d’après Shoni, la planète Saturne) Dimanche est Robibar (d’après Robi, le dieu Soleil)
le Taka, monnaie du Bangladesh
1 Acre : 4046.9 mètres carrés, soit 0,404 hectare 1 Bigha : 1338 mètres carrés, soit 0.1338 hectare 1 Katha : 66.9 mètres carrés
1 Maund : 37,324 kilogrammes
Dans le système numérique utilisé au Bangladesh, on réunit en général les unités par centaines (groupes de deux chiffres) et par milliers (groupe de trois chiffres) comme dans beaucoup d’autres pays. On utilise aussi fréquemment les unités suivantes : lakh, crore. 1 lakh : 100 000 (écrit souvent 1,00,000) 1 crore : 100 lakh = 10 000 000 (écrit souvent 1,00,00,000)
L’unité de monnaie du Bangladesh est le taka. 1 taka est divisé en 100 poisha. Depuis plusieurs années le taux de change est de l’ordre de 90 takas pour 1 euro.
carte des langues au Bangladesh
Le Bengali ou Bangla est une langue indo-iranienne de la famille des langues indo-européennes. Elle est la langue la plus parlée au Bangladesh avec 140 millions de locuteurs et la deuxième langue parlée en Inde après l’Hindi avec 75 millions de locuteurs. Le Bengali dérive d’une forme vernaculaire du Sanskrit et s’est développé entre 1000 et 1200 ap. J.-C. Son vocabulaire dérive du Sanskrit auquel s’ajoute un apport lexical arabo-persan. Le Bengali compte de nombreux auteurs et poètes dont le plus connu est Rabîndranâth Tagore (1861-1941) qui reçut le prix Nobel de littérature en 1913.